Sur la question de la nature des réseaux sociaux, ils ne sont par nature, pas du tout un espace informationnel. C’était des plateformes privées pour faire du divertissement, créer du lien, c’était la promesse de Facebook, etc. Ce n’était pas un média initialement, ça n’avait pas cette vocation. Ce sont des espaces dits publics mais qui pourtant sont aujourd’hui des plateformes privées. Donc il y a un mélange des genres et une promesse qui en fait est l’objet d’une confusion. Ça c’est la première chose.
Et la deuxième chose, c’est pas binaire, c’est pas exclusif, c’est pas « l’un ou l’autre », c’est pas Twitter avant Musk, puis Twitter après Musk, c’est l’un et l’autre.
C’est-à-dire que Twitter avait déjà un problème de modération avant, disons, comme n’importe quelle plateforme, mais que ce qu’apporte Elon Musk, c’est une strate idéologique supplémentaire qui, en fait, filtre davantage, biaise davantage, invisibilise ou survisibilise davantage certaines idées, certains comptes, certaines idéologies, et devient un mégaphone extraordinaire. Ce qui fait que ce n’est plus simplement un réseau social, ce n’est plus même pas une plateforme privée. Ce sont aujourd’hui des technologies de masse, de propagande, d’embrigadement, de recrutement, de polarisation et enfin d’organisation de milices numériques. Et ça, il faut le dire.
